S/U/N on Mon, 21 Jul 2008 11:18:34 +0200 (CEST)


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Re: [nettime-fr] Radio: France Culture : La nouvelle scénographie de l'Art de Triomphe


clemos a écrit :
Bonjour

2008/7/18 Jean-Noël Montagné <jnm@rom.fr>:
[cut]
Le libéralisme allant sans conteste possible dans une impasse totale,
continuant à précipiter le monde dans une phase d'autodestruction
consciente, il est déja visible que ces microscopiques pouvoirs distribués à
tous et conçus par la créativité de chacun seront supérieurs aux
gigantesques pouvoirs amassés par quelques uns. Contribuons-y, c'est à la
portée de chacun, au bénéfice de tous. Nous sommes tous créatifs. C'est
maintenant.

J'ai envie de dire: "et pas prétentieux avec ça...."
Un art saturé de certitudes, qui avance au pas sur le chemin de la
Vertu, du "partage", de l'"échange", et qui fait la promotion d'une
certaine "citoyenneté", voilà qui est tout à fait dans l'air du temps,
et qui devrait vous assurer un maximum de popularité, y compris de la
part des politiques, qui raffollent de ces envolées rebelles et
iconoclastes, jusqu'à en faire usage eux-même.
Car ce discours "Nous sommes tous créatifs", c'est finalement le même
slogan populiste, flatteur, et narcissique (en un mot: publicitaire)
qui sous-tend ces merveilleux dispositifs d'émancipation qui composent
ce qu'on appelle le web 2.0. Comment ne pas voir que cette rhétorique
égalitariste/individualiste est la pensée "mainstream" d'aujourd'hui,
et que ses applications ne représentent aucune forme de libération.
On peut faire un parallèle entre cette idée ( de Maurice ) et ce qui se passe avec l'Open-source: même microsoft s'y met tant ils ont compris que même avec une armée de dev salariés, ils ne pourront jamais concurrencer une communauté OS, bien plus impliquée et créative.
Quand au "nous sommes tous créatifs", c'est plutôt un gimmick '68


Ce qui est frappant, sans même parler de la qualité d'un travail que
je n'ai pas vu, c'est de voir l'oeuvre et le discours des artistes
systématiquement travesti, enrobé dans les idéologies poisseuses
imposées par le pouvoir...
Comment vit-on cela ?

+++++++
Clément

Il me semble qu'il y a des artistes institutionnels et de artistes maudits. Les premiers ne bougent pas un doigt sans un mécénat, ça influence leur travail, ils travaillent sur des problématiques axées R&D. Je prend l'exemple de Maurice, qui fait de la R&D pour FranceTélécom quand il décide de relier Paris à New Delhi par un tunnel virtuel ( en tout cas c'est l'impression que j'ai eu en l'écoutant à l'école St Charles )


Ceci n'est pas un jugement de valeur, attention!
On va dire que l'espèce de peintre sans un rond du bord de marne est éteinte, et que le modèle Picasso a fait des émules: yes, on peut être artiste, mais il faut que ce soit une activité rentable. Je trouve même assez sympathique l'idée de dépoussiérer le statut de l'aâaaartiste ( faire trainer le aaaaaa) pour passer de l'autiste à l'affairiste. cf Etoy, Gwei etc... On imaginerais donc un statut d'artiste, travaillant en marge de l'industrie, utile donc au capitalisme, chargé de débroussailler des terrains de prospective, son activitée ne serait plus considérée comme " la folle du logis " comme dit Pascal, mais comme un ouvrage de haute volée. ( la dernière occurence de cette idée: bauhaus etc, 1938, aïe attention point godwin ) Je dis ça aussi par expérience d'autres milieux artistiques ( genre argentine ) où aucune structure publique ne se préoccupe d'art. Les artistes sont habitués à appeler Tommy Hilfiger à la rescousse, les expos sont " brandées" et il n'est pas rare de voir quelques pièces résolument taillées par le désir de rendre la monnaie au sponsor. Ca n'empêche pas cette scène (argentine) d'avoir un dynamisme encore jamais vu dans la bonne vieille France, même si elle a d'autres problématiques qui préviennent sa visibilité internationale.
@+



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