bricomusik on Fri, 20 Jul 2007 01:58:10 +0200 (CEST)


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Re: RE : [nettime-fr] Appel à participation compilation Dons A l'Etalage


> Bonjour Nathalie et Fuzzkhan,
>
> oui, moi aussi j'avais repéré la belle énergie généreuse et joyeuse du
projet (qui dure bien !) bricomusik, don à l'étalage etc.
>
> Pour trouver de la musique libre copyleft il y en a plein sur
> dogmazic.net (choisir dans l'onglet "licences" : licence art libre :
10,9 % des titres actuellement).
>
> Par contre, confondre le libre avec le gratuit et le no-copyright c'est
mettre des couacs dans la zik. Car le libre n'est pas le concept du
gratuit et pas anti-copyright et ce serait dommage de ne pas le
> comprendre mais aussi de ne pas aider à le faire comprendre.
>
> a++
> c++
>
> antoine
Salut antoine,

effectivement depuis le debut il y a des ambigüités sur les notions de
"libre", "gratuit", et  "no-copyright".
Le libre n'est pas forcément le gratuit, de même de que le no-copyright
n'est pas une license libre ou  même que toutes les licenses dites libres
ne sont pas copyleft ou en tout cas sont discutables pour bcp  de gens,
notamment certaines CC et la license art libre aussi, qui bien que
largement utilisée n'est pas  assez libre pour certaines personnes...

C'est vrai qu'il ne serait pas inutile de clarifier tout ça de notre point
de vue, en tout cas pour la  compile.
La démarche du don à l'étalage est un procédé "interstitiel" de fait
(l'insertion dans des espaces volés  au commerce), et par "philosophie"
c'est "no-copyright" à la base, parceque se foutant des rêgles de 
l'industrie du disque en pratiquant allègrement le sampling.
C'est un procédé (le don à l'étalage) qui sert à militer pour la gratuité
de la musique et pour sa  liberté de circulation.
Gratuité du support physique qui est distribué, à petite echelle et fait à
la maison (c'est important la  notion D.I.Y), et qui appelle logiquement
la gratuité du format numérique en téléchargement et en lien  sur internet
depuis le début des actions en france (2003 ouai ça remonte...). Sur ce
point du  téléchargement on est forcément en lien avec le monde du libre
en général, qui lui même est en lien ou  même dérive, descend du
"no-copyright" (ya qu'à voir les americains de negativland qui
s'impliquent dans  les CC, ce sont eux qui ont lancé un don à l'étalage en
1998 aux états unis avec une compile vraiment  irrespectueuse du droit
d'auteur...).

Mais pour autant le "no copyright" est assez éloigné des licenses libres
sur un point fondamental qui ne  t'aura pas échappé puisqu'il nie le
respect de la propriété fondamentale d'une oeuvre telle qu'elle est 
définie par le droit juridique, en se permettant une utilisation illimité,
souvent irrévérencieuse, souvent aussi d'oeuvres non sous license libres
mais plutôt sous copyright pur et dur.
Musicalement on est en plein dans l'histoire émouvante et passionnante du
sampling, du mash-up et du  remix (notamment le début du hiphop, du
dee-jaying, du scratch, mais aussi de la Techno, la drum'n'bass et  la
jungle des free-parties et des petits labels underground, les musiques
électroniques qui reprennent  aussi des samples de films ou des thême
connus pour les subvertir, et puis plus récemment la "bastard pop"...).

En théorie donc, dans le droit tel qu'il existe dans le capitalisme, la
paternité d'une oeuvre musicale, ou sa paternité concédé à des sociétés
(maisons de disques) devrait être son identité intrinsèque.. Puis, ce sur
quoi diffère les licenses libres ou copyleft et le copyright  traditionnel
c'est sur les droits que concède l'auteur aux utilisateurs: droit de jouer
la musique, droit de copie, droit de distribution, droit de
modification...

A ce stade de la réflexion nombre de défenseurs des licenses libres ne
manqueront pas de faire remarquer  justement que sur terre il y a des
"bons utilisateurs" de la musique, et des "pirates".
Thême présent aussi bien dans le monde des hackers (je sais que je ne
t'apprend rien), où traditionnellement ceux qui  construisent (les
hackers) dénigrent ceux qui détruisent (les crackers). Crackers que Eric
s. Raymond  traitera de "paresseux, irresponsables et pas très brillants"
(traduction française de "How to become a hacker"). Et si Eric S. Raymond
ne fait pas l'unanimité chez les hackers à cause de ses positions
libertariennes (libertaire capitaliste) et pro-armes à feux, en tout cas
la dualité construction/destruction est présente dans le mileu de la
programmation informatique. Mais ce qui peut se justifier dans le contexte
de programmes etudiés et développés avec une finalité fonctionnelle et
utilitaire n'est pas comparable dans la musique, qui a par définition une
notion de diffusion et d'altération, même si'l y a des codes et des
programmes (grilles), des séquences etc...
Moi je me définis clairement comme pirate au sens industriel, pirate
"interstitiel" sur un plan plus large, et simplement joueur (ludique) au
niveau musical (j'aurai pu dire hacker musical -voir aussi le scratch k7-
mais là tout se complique...)

Enfin pour en revenir à l'appel à participation à la compilation "dons à
l'étalage" il est clair qu'on va mélanger des gens et des morceaux autant
sous licenses libres que anti-copyright. Les gens que l'amalgame
dérangerait pourront s'abstenir, les autres seront les bienvenu-e-s, ya
pas de raison d'être sectaire ...et allez un smiley tout pourrit>  ;)

En clair la compilation sera étiqueté "gratuite et libre".

Fuzzkhan.

http://www.dae.infos.st
http://www.fuzzkhan.ze.cx
http://www.scratchk7.ze.cx


PS: je poste aussi ce message sur la liste nettime-fr


 
 
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