Louise Desrenards on Wed, 19 Apr 2006 18:53:38 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] à propos d'une condamnation à mort annoncée mais non réglée


Voici la réponse que je viens d'envoyer à "Opinions" à propos de Messaoui ;
j'ignore si elle paraîtra :


Quand on se pose le problème de savoir si on peut ou non condamner à mort
quelqu'un, non pour un passage à l'acte contre la société ou contre un
semblable, mais pour délit de mauvaise pensée contre la société, alors c'est
que la déclaration universelle des droits de l'homme est prescrite.

[j'ajoute ici] Non seulement la question discriminante de la liberté de
penser qui distingue nécessairement l'acte et la parole dans les sociétés
matérialistes], mais a fortiori quand la plupart du monde occidental a
décidé d'en finir légalement avec l'injustice de la peine de mort par la
Justice, même dans les cas extrêmes.

Ce sont les seuls faits notoires à informer dans la Presse, et radicalement
par devoir, à propos de ce délayage médiatique résigné, donc scandaleux, sur
la mort de Moussaoui.

Et cela quoique l'on pense de l'islam ou du libéralisme. C'est très clair.

Pour ma part, et sans avoir même à afficher mon opinion sur le contexte ni
sur l'environnement d'une telle éventualité politique contre les engagements
universels des démocraties ou des post démocraties, et des républiques ou
des post républiques, comme nous disposons encore à ce jour (si je ne
m'abuse) de l'Organisation des Nations Unies qui se déclare à l'enseigne des
droits universels et en informe dans son site même : je suis deux fois (une
fois pour l'exécution des droits universels et une fois parce que
j'appartiens à un pays qui s'est délié de la justice légale de la peine de
mort), donc deux fois : contre la condamnation à mort de Moussaoui.

Et je pense que si le contraire de la sauvegarde de sa vie dans ce cadre
(sans préjuger en même temps de la question de la prison qui est un autre
débat sur le contexte), même du fait d'un pays qui n'a pas rompu avec la
peine de mort pourvu qu'il prétende être encore moindrement représentatif
des droits universels et devant les défendre à ce titre ne serait-ce que
devant son propre peuple, ce franchissement incompatible avec les
engagements symboliques de la justice matérialiste des autres pays de
l'occident ne serait pas sans conséquences préjudiciables à toute autre
cause des droits par la loi, non seulement confortant les pays qui ne les
respectent pas et les poussant à ne pas s'y soumettre vu son propre abus,
mais d'abord dans les pays qui ayant porté ces droits au sommet de
l'humanité, après avoir été localement exemplaires de les intégrer
historiquement dans le dispositif de leur pouvoir judiciaire, auraient
notoirement assumé ce dépassement, au lieu de le combattre avec énergie pour
et sur le principe même et sans délai...


L/A






 
 
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