Renaud Lambert on Sat, 28 Feb 2004 16:33:45 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Communiquer, c'est dire... mais dire, c'est quoi?


Communiquer, c'est dire… mais dire, c'est quoi ? ou quand la propagande communicationnelle tente de se déguiser en information

27 février 2004

 

"To govern is to communicate"[1] nous explique le Département d'Etat des Etats-Unis dans un document se proposant de définir la Démocratie.

Alors même que la société occidentale s'installe de façon confortable dans l'ère de la communication, la proposition ne saurait guère surprendre. L'exemple français, caractérisé par l'arrivée au gouvernement d'un spécialiste de la "Com", montre d'ailleurs bien que cette vision des choses n'est pas l'apanage des administrations nord-américaines.

Pourtant, une telle définition nous parle-t-elle réellement de "l'art de gouverner" ou plutôt de la période dans laquelle nous vivons ? En effet, on peut légitiment se demander ce qui ne relève pas de la "Communication" aujourd'hui. Vendre, c'est communiquer (peut-on encore en douter), mais acheter aussi, c'est communiquer (les efforts de Sanofi-Synthélabo, qui cherche à s'approprier Aventis, le montrent bien). Travailler, c'est communiquer comme le mettent en évidence les formations proposées par l'ANPE, l'APEC et les cabinets de recrutement et pour bien des gens, s'habiller aussi c'est communiquer (c'est-à-dire mettre en évidence les signes de son appartenance à telle ou telle communauté, fut-elle "hip-hop", "punk", "Bobo", etc.).

Il est toutefois difficile de penser que la proposition "gouverner, c'est communiquer", devenue si courante[2], soit totalement vidée de sens. Pour mieux en comprendre la signification, il est bon de noter qu'elle est souvent associée à d'autres expressions relevant la nécessité pour les gouvernants de "bien expliquer", de "faire preuve de pédagogie". Dès lors, il transparaît que cet effort de communication participe d'une volonté d'informer le peuple et d'expliquer les enjeux politiques du moment : comme l'explique Silvio Berlusconi, "gouverner, c'est faire savoir."[3] Quoi de plus normal, se demandera-t-on. Il est bon de relever toutefois que la nouveauté aujourd'hui est que cet effort d'information gouvernemental délaisse les arcanes traditionnelles des institutions (assemblées, parlements, bulletins officiels) leur préférant les tribunes des grands médias (publics ou privés). L'objectif nous dit-on est de toucher un maximum de gens, d'atteindre la plus grande proximité, d'élargir le socle démocratique qui sous-tend nos sociétés.

Ainsi, alors que l'administration Bush tente de défendre les renseignements sur lesquelles elle a fondé son réquisitoire contre Saddam Hussein et la légitimité de son intervention en Iraq, alors que la France est gouvernée par un homme dont l'une des principales qualités est d'être un spécialiste en communication et alors qu'au Royaume-Uni l'encre coule sur le cynisme des spin-doctors[4] qui entourent Tony Blair, la question de la valeur de l'information d'Etat se pose à nous.

 

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La censure constitue le moyen le plus direct et le plus absolu de contrôler l'information. Même si l'administration Bush a récemment été contrainte par la justice américaine de dévoiler des informations qu'elle préférait garder secrètes[5], cette forme de censure autoritaire est devenue assez rare dans les sociétés occidentales et démocratiques. Cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas, mais qu'elle repose sur un système beaucoup plus complexe, ce que Noam Chomsky et Edward S. Herman appellent un "modèle de propagande.". Aucun besoin de "théorie du complot" (dont un des effets est de stigmatiser toute remise en cause de notre société comme étant le symptôme d'une paranoïa aiguë et non-fondée) pour mettre en évidence un "modèle" qui repose le mode de l' "opt-in". Nul besoin d'exclure une information, un journaliste ou un point de vue ; le processus d'accession aux postes clés dans les médias et le fonctionnement même de ces grands groupes, fait que seuls ceux enclins à distiller information favorable à l'ordre établi y trouveront une place de responsabilité[6].

Mais, censurer n'est pas le seul moyen de cacher l'information. La "communication" peut elle aussi viser à taire ce qui est important en parlant d'autre chose. L'exemple du traitement des grèves dans l'éducation nationale au printemps 2003 illustre parfaitement ce phénomène.

Très rapidement, Daniel Bilalian pose sur France 2 la question qui va vider – à la télévision - la contestation de son sens profond et concentrer l'attention des médias sur le superfétatoire (si l'on s'intéresse aux questions fondamentales soulevées par les enseignants) : "Y aura-t-il boycott du bac ou pas, c'est là toute la question.[7]" Bien évidemment, Monsieur Bilalian n'est pas membre du gouvernement et sa présentation de l'information ne peut être qualifiée de "communication gouvernementale". On remarquera toutefois que cette manœuvre aura permis au gouvernement de concentrer ses interventions publiques sur un épiphénomène[8]. De la même façon que les pompiers choisissent parfois la technique du "contre-feu" pour contenir et détourner les incendies les plus ravageurs, la médiatisation intensive de la "mini-crise" du baccalauréat aura eu pour effet de taire les revendications profondes du corps enseignant à l'époque.

Il est donc clair que l'on peut donner l'impression d'informer tout en taisant les éléments les plus sensibles. Comme l'explique Pierre Bourdieu "(…) en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare [le temps de l'information à la télévision] avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques.[9]"

 

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Il est bien évident toutefois que "cacher" est le moyen le plus grossier de controler l'opinion… et le plus dangereux aussi. En effet, il suffit que l'information escamotée parvienne au public et la sensation d'avoir été trompé est susceptible de susciter chez lui les réactions les plus vives, ce qu'on cherchait justement à éviter. Retenir l'information c'est s'exposer à une "révélation scandaleuse" lorsque les sujets sont trop beaux (comprendre "sensationalistes") pour que les médias choisissent de les laisser passer. Les difficultés rencontrées aujourd'hui par l'administration américaine – dont il apparaît désormais qu'elle connaissait depuis des années le nom des "pirates" de l'air responsable des attaques du 11 septembre et qu'elle a retenu l'information – illustre bien ce phénomène. L'alternative à un système binaire qui laisse ou non passer l'information est un processus plus complexe de transformation de l'information.

Ce processus implique la mise au point quasi-continue d'un référencement des évènements, permettant d'en imposer une perception en terme de gravité, dangerosité, de charge émotionnelle, bref un réel réseau d'aiguillage de nos réactions en tant que lecteurs, auditeurs mais surtout spectateurs. Prenons par exemple, un événement aussi a-politique et non-partisan que la récente annonce que la Terre avait failli entrer en collision avec un astéroïde. La présentation de ce sujet sur le site BBC News[10] nous informe que "le nombre de morts aurait pu être bien pire que lors du 11 septembre".

Si cette remarque peut ne pas surprendre à première vue, il est intéressant de se demander ce qu'on dit vraiment lorsqu'on nous dit cela. Le récent tremblement de terre qui a frappé Bam en Iran, et qui fut relativement bien couvert par les médias, aurait pu représenter un point de comparaison tout aussi intéressant, présentant l'avantage de faire référence à une autre catastrophe naturelle (s'apparentant donc plus à une collision avec un astéroïde que des attentats terroristes). De toute évidence, ce qui est impliqué est que le 11 septembre représente une "référence de létalité" acceptée de tous, et caractérisée par son côté "aveugle". Toutefois, si la référence s'impose, ce n'est pas par la quantité de morts ou par le fait qu'on s'attaque à des civils. En effet, les quelques milliers de victimes du World Trade Center paraissent finalement bien peu comparés au demi-million d'enfants iraquiens morts du fait des sanctions imposées par les Etats-Unis (une autre forme de violence aveugle).

Or le journaliste choisit de nous parler du 11 septembre et il y a fort à parier que ce qu'il cherche à faire, c'est à éveiller son lecteur émotionnellement, à puiser dans son vécu en faisant référence, non pas tant à l'événement lui-même, mais à la façon dont il fut présenté par la plupart des médias et donc perçu par la majorité des gens dans nos sociétés : avec une sensation d'injustice profonde émanant d'un danger diffus mais ciblé vers "l'Ouest". Il faut donc comprendre qu'une collision avec un astéroïde aurait été 1/ injuste et 2/ potentiellement dangereuse pour des sociétés proches de nous… comme l'était le 11 septembre… c'est ce qui est impliqué.

Mais est-ce vraiment juste ? La menace "terroriste" est-elle vraiment aveugle et sans fondement rationnel ? Même si on ne peut les justifier, les attentats du 11 septembre ne sont pas sans explication. D'une part, ils ont été perpétrés par un réseau créé, financé et entraîné par la CIA lorsque celle-ci voulait combattre l'URSS en Afghanistan. D'autre part, ils témoignent de la transformation en violence de l'exaspération d'une partie de la planète qui ne supporte plus la politique impérialiste du plus fort des pays, les Etats-Unis. Mais en aucun cas l'opinion américaine n'a été amenée à s'interroger sur les causes profondes des attentats… comme on ne saurait s'interroger sur les causes profondes d'une collision avec un astéroïde.

 

La manipulation des réactions de "l'opinion" passe aussi par le processus de sondage de l'opinion, qui sous couvert de recenser les points de vue au sein d'une société, effectue un travail de guidage de cette même opinion. Prenons par exemple le site www.expression-publique.com auquel renvoie le site du quotidien Le Monde lorsque l'on clique sur l'icône "Exprimez-vous".

Ce site propose au visiteur qui souhaite "entendre et être entendu"[11] de s'exprimer sur divers thèmes. Notons pour commencer que l'internaute ne peut "être entendu" que sur les sujets que le site (parrainé par des entreprises privées[12] dont la vocation est de protéger leurs activités commerciales, non de s'assurer que la vie de la Cité est bien éclairée par l'information la plus complète et impartiale possible) propose et choisit. Après avoir sélectionné un thème qui l'intéresse, l'internaute se voit proposer une série de questions à choix multiples… c'est là toute l'étendue de sa liberté d'expression. Ainsi, au jour du 25 février 2004, on propose aux de répondre à un questionnaire intitulé "Quelles sont vos préoccupations sur la santé et l'environnement ?[13]" La question n°2 étant : "(…) en matière de santé publique, y a-t-il des aspects qui vous inquiètent personnellement beaucoup ?", on comprendrait fort bien qu'un internaute moyen, ayant vécu la succession d'atteintes gouvernementales au système du service public en général et inquiet quant aux réformes à venir de la "Sécurité Sociale", souhaite répondre quelque chose comme :"Je suis personnellement très inquiet du fait de la logique néo-libérale de désengagement de l'Etat mis en application pour le gouvernement Raffarin dont je crains le travail de sape en matière de santé publique." Pourquoi pas ? Or, notre pauvre internaute se voit proposer une liste de 11 réponses : 1/ La pollution des sols, 2/ Les boues d'épuration, 3/ Le traitement des déchets industriels et ménagers, 4/ Le traitement des eaux usées, 5/ Les circuits d'eau chaude et de climatisation, 6/ La pollution automobile dans les villes, 7/ Le stockage des déchets nucléaires, 8/ Les rejets de dioxine des usines d'incinération, 9/ Les organismes génétiquement modifiés (OGM), 10/ Aucun en particulier et 11/ Sans opinion.

Imaginons qu'il s'agisse-là d'une personne qui n'avait pas réfléchi au problème précédemment, il est à craindre qu'il quitte le site persuadé que sa réponse à la question figure parmi les 11 propositions, sans avoir eu à y réfléchir. Est-ce exagérer l'importance et le rôle des sondages que de suggérer qu'ils constituent une forme de manipulation de l'opinion ? Puisque que c'est sur ce type d'éléments que se basent les médias et les politiques pour montrer qu'ils sont à l'écoute des citoyens, on comprend vite que l'image de la société qu'ils nous renvoient est parfois lointaine de la réalité…

 

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Au delà de ce guidage de notre perception immédiate des évènement, le "modèle de propagande" a aussi une action de modelage symbolique agissant sur la façon dont nous comprenons et analysons le monde qui nous entoure.

Lorsque des débats importants sont traités sur les plateaux de télévision, par exemple, on fait très souvent appel à des "spécialistes", souvent les mêmes d'ailleurs. Le "spécialiste" est un maillon crucial du "modèle de propagande" moderne. Représentant de la connaissance fondamentale et non-partisane, son point de vue ne saurait être remis en question. Capable de réagir rapidement à l'actualité, il fait avant tout partie de ce que Bourdieu appelle les "fast-thinkers" qui "(…)proposent du fast-food culturel, de la nourriture culturelle prédigérée, pré-pensée (…)[14]". Il taille à la hache dans la subtilité de la réalité en répétant "les doctrines conventionnelles qui ont cours, lesquelles ne nécessitent aucune preuve[15]" conceptualisant, dans l'urgence propre aux plateaux télé, la réalité autour de grandes dichotomies qui orientent le débat d'un point de vue idéologique et limite la possibilité de dissidence.

Ainsi le battage médiatique autour du "terrorisme" et l'intervention de spécialistes en la matière permet d'orienter notre perception du monde actuel à travers les "lunettes" d'une réalité : celle qui nous faire croire qu'il existe des gens dangereux prêts à commettre les pires atrocités dans le simple but d'exprimer leur haine et dans l'optique de remettre en cause notre mode de vie (basé sur la liberté et la démocratie). Le monde serait donc divisé en deux. D'un côté les terroristes. De l'autre, nous, nos alliés et nos familles.

Toutefois la pire menace du terrorisme, ce n'est pas ce à quoi il fait référence, mais le mot lui-même, comme le note John V. Whitbeck[16]. Ainsi, si les actes de terrorisme peuvent en fait se définir comme des "meurtres en masse motivés par des revendications politiques", l'avantage du terme terroriste est qu'il diabolise. Whitbeck note avec une certaine ironie que "Si quelqu'un se rend coupable de "meurtres en masse motivés par des revendications politiques", les gens peuvent devenir curieux des raisons et des doléances qui inspirent de tels crimes, but aucune raison ou doléance ne saurait justifier (ou même expliquer) le "terrorisme""[17]. Il s'agit bien là de manipulation symbolique : "terrorisme" n'est qu'un mot à haute charge émotionnelle utilisé par les Etats-Unis contre Al Qaeda, par Al Qaeda contre les Etats-Unis, par Israël contre le Hamas, par les Palestiniens contre Tsahal… bref, par tous contre tous ceux qu'ils détestent sans chercher à les comprendre réellement. Ce fourre-tout de la haine ne peut en aucun cas constituer une excuse pour expliquer et cautionner, à lui seul, un comportement impérialiste et autoritaire. La guerre contre le terrorisme, c'est la guerre contre un mot. Les prisonniers de cette guerre, victimes d'une manipulation symbolique, c'est nous…

On pourrait de la même façon parler de la campagne actuelle contre l' "antisémitisme" qui scinde la société en deux : d'un côté la haine raciale et de l'autre la lutte pour la tolérance, avec la deuxième guerre mondiale et l'holocauste en toile de fond… Toutefois, le premier effet de cette campagne est une violence symbolique à l'encontre des gens qui remettent en cause la politique d'Israël, celle de Sharon… Ceux-ci se voient pris au piège de l'amalgame et leur lutte contre les crimes politiques du régime israélien se voit elle-même prise à parti et accusée d'intolérance dans le cadre d'un bras de fer linguistique : l'anti-israélisme n'est pas un antisémitisme, ni un anti-sionisme, comme le rappel Edgar Morin[18].

Par cette grande "binarisation" de l'actualité et des conflits internationaux, la "communication" permet d'imposer des choix de sociétés évidents : terrorisme/liberté (pour justifier l'impérialisme américain), dictature/démocratie (pour justifier l'occupation de l'Iraq), intolérance/respect des races (pour justifier l'exclusion de Dieudonné de la scène artistique française), laxisme/sécurité (pour justifier les lois liberticides de notre ministre de l'intérieur)… la liste est longue. Toute dissidence devient impossible tant l'apport d'éléments qui pourraient "transcender" le débat est rendu difficile par le contrôle de l'information.

Ainsi, communiquer c'est aussi manipuler la réalité qu'on présente à son public.

 

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Remplacer le terme "informer" par celui de "communiquer", c'est effectuer une opération de langage lourde de conséquences et dont l'implication principale est d'endormir le sens critique des lecteurs/auditeurs/spectateurs. En effet, lorsqu'une personne se propose de nous "informer", il doit ou bien rendre compte d'une légitimité qui le mette hors de portée de toute remise en cause ou bien s'exposer à un regard critique. Loin de porter atteinte au locuteur, ce principe de questionnement est l'une des forces motrices de tout protocole de recherche scientifique. Par contre, dans l'action de communiquer, le locuteur s'exonère du regard critique de ceux qui l'écoutent. En effet, le dictionnaire Robert nous explique que Communiquer, c'est "Faire connaître" (dans le sens de "livrer", "publier", "transmettre") ou "Faire partager" (dans le sens ou l'on fait partager sa joie). Ainsi, la pirouette linguistique qui consiste à transformer l'exercice d'information, relevant du devoir d'un gouvernement, en opération de "communication" doit nous mettre en garde.

De plus, dans un monde ou l'information est bien souvent escamotée ou manipulée, il faut de plus compter avec un dernier paramètre qui est que le flot incessant de l'information prive chaque événement de sa portée propre. La dernière catastrophe remplace celle à laquelle elle succède la privant de force de mobilisation, un temps seulement, avant elle-même de la céder à celle qui suit déjà. Dans ce monde où tout finit par se valoir, de l'effondrement d'une église au fin fond d'un village de Corrèze au tremblement de terre le plus violent, l'indifférence s'installe et le citoyen/voyeur anesthésié est comme vacciné contre la révolte.

De la même façon, l'avancée et la propagation des connaissances n'est malheureusement pas forcément une force de progrès. Quoi de plus alarmant que le fatalisme de Jacques Bouveresse quand il suggère qu' "(…) une meilleure connaissance comme celle que nous devons à la sociologie et aux sciences humaines en générale, peut, dans les faits, encourager non pas à un effort d'émancipation, mais, au contraire, à la résignation et au cynisme."[19]

 

Renaud Lambert



[1] Document rédigé par le Département d'Etat des Etats-Unis et proposant de répondre à la question "Qu'est-ce que la démocratie" (http://usinfo.state.gov/products/pubs/whatsdem/whatdm8.htm)

Toutes les traductions sont de l'auteur

[2] Voici un bref relevé d'articles ou l'on retrouve la phrase : Guy Baret, "Sur le site de Matignon, Jospin est toujours au pouvoir !", Le Figaro, 1 octobre 2002 ; Yves Threard, "Gouverner, c'est communiquer", Le Figaro, 19 août 2003 ; Site du gouvernement de l'Etat de Veracruz au Mexique (http://www.veracruz.gob.mx/en/secciones.php?seccion=gobernor).

[3] Jean-Jacques Bozonnet, "Berlusconi le communiquant pris au jeu des "Bastas !", Le Monde, 9 octobre 2003.

[4] Spin-doctor : terme désignant les conseillers gouvernementaux passés maître dans l'art de la manipulation médiatique.

[5] Voir David Johnston, "Bush aide faces panel in case of CIA agent", International Herald Tribune, 12 février 2004

[6] Noam Chomsky and Edward S. Herman, Manufacturing consent, Pantheon Books, 1988.

Rappelons que selon le modèle mis en évidence par les auteurs, les cinq moteurs du contrôle de l'information sont 1/ la taille des producteurs d'information et leur besoin de plaire au plus grand nombre 2/ leur financement par la publicité 3/ leur dépendance face aux sources d'informations "officielles" 4/ les "représailles" médiatiques officielles lorsqu'un média touche un sujet trop sensible et qui visent à lui faire perdre sa crédibilité et 5/ les idéologies du moment (Chomsky et Herman parlent de l'anticommunisme des Etats-Unis de la guerre froide, mais on pourrait citer la "lutte contre le terrorisme" ou encore le principe de "marché libre" aujourd'hui. Il s'agit en fait de valeurs acceptées par la très grande majorité, qui n'ont pas besoin d'être justifiées et qui impliquent une logique en harmonie avec les politiques misent en place par les gouvernements.)

[7] Daniel Bilalian sur France 2 le 16 mai 2003, cité par Gilles Balbastre et Pierre Rimbert, "Les médias, gardiens de l'ordre social", Le Monde Diplomatique, novembre 2003.

[8] On se souviendra de l'intervention de Messieurs Sarkozy et Ferry. Lire notamment Emmanuel Davidenkoff, "Dialogue d'urgence pour sauver le bac", Libération, mercredi 4 juin 2003.

[9] Pierre Bourdieu, Sur la télévision, LIBER éditions, 1996, p.17

[10] Information diffusée sur le site BBC News : David Whitehouse, "Earth almost put on impact alert", BBC News, 25 février 2004 (http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/3517319.stm)

[12] Notamment Veolia Environnement ou encore Air France.

[14] Pierre Bourdieu, Sur la télévision, LIBER éditions, 1996, p.31

[15] Noam Chomsky, De la propagande, Arthème Fayard, 2002, p.89

[16] John V. Whitbeck, "A world ensnared by a word", International Herald Tribune, 18 février 2004

[17] ibid.

[18] Edgar Morin, "Antisémitisme, antijudaïsme, anti-israélisme", Le Monde, 19 février 2004

[19] Jacques Bouveresse, "Les médias, les intellectuels et Pierre Bourdieu", Le Monde Diplomatique, février 2004.