constant on Mon, 12 Jun 2000 11:58:44 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] surveillance: operation Igloo White


Title: surveillance: operation Igloo White
Operation Igloo White

une grande part de cet article a ete inspiree par le  livre de Paul Edwards, The Closed World, Computers And The Politics of Discourse in Cold War America.

"En 1968, le plus grand batiment de l'Asie du Sud Est etait l'Infiltration Surveillance Center (ISC)
a Nakhom Phanom en Thailande, etait le centre de commande de l'Operation Igloo White mise sur pied par l'U.S. Air Force. Depuis ce batiment des techniciens de garde etaient relies par l'intermediaire d'ecrans videos controles par des IBM 360/65 a des senseurs dissemines et camoufles dans la jungle du Laos. Ces senseurs detectaient tous les signes de l'activite humaine comme la chaleur du corps, les mouvements, l'odeur de l'urine le bruit des camions, etc.
Des qu 'un de ces signaux etait perçu, a des milliers de kilometres une forme de la taille d'un petit ver blanc apparaissait sur les moniteurs quadrilles de l'ISC. Une fois que l'ordinateur avait calcule sa position et sa vitesse de deplacement, il envoyait par radio ses coordonnees aux Phantoms F-4 qui patrouillaient en permanence. Les ordinateurs du centre guidaient le systeme de navigation de l'avion vers sa cible et c'est depuis l'ISC que la commande du largage des bombes s'operait.
Le pilote, passif, voyait sous lui la jungle s'enflammer. La plupart du temps, aucun americain
ne voyait la cible de ses yeux."*


Mais les Vietnamiens avaient relativement vite compris comment fonctionnait le systeme de reperage et utilisaient des leurres pour attirer les avions americains vers de fausses cibles. C'est ainsi que les guerilleros avaient appris a tromper les senseurs americains avec des enregistrements de bruits de camions, des sacs d'urine ou autres excrements provoquant
la depense de tonnes de bombes sur des espaces de la jungle qu'ils traversaient apres coup a loisir.
Les soldats americains eux-memes ayant compris que l'evaluation de leurs missions reposaient
sur les chiffres n'hesitaient pas a les gonfler. Les autorites americaines durent alors faire face a ce paradoxe: le nombre de camions ennemis detruits dans cette region depassait largement le nombre total de camions possedes par les Vietnamiens dans tout le pays. Et malgre des rapports qui signalaient une destruction permanente de leur materiel durant une periode de quatre ans, ceux-ci furent a meme de lancer une offensive avec tank et artillerie au Sud Vietnam en 1972.

Ainsi le systeme clos des grilles des ecrans de controle, la vitesse de computation des ordinateurs etait soumis a la dilution geometrique de la precision. Les ordinateurs n'etaient pas victimes de pannes ou d'erreurs de calculs, mais leurs inputs et leurs outputs se diluaient
dans une fiction creee par leur systeme clos.

Face a cette constatation, plusieurs questions se posent:
Comment un controle militaire global en est venu a sembler une proposition technologique pratique? Comment le fantasme d'un controle global grace aux technologies de pointe a fait son chemin jusqu'aux plus hauts niveaux de decision du gouvernement? Et finalement, comment face a  d' evidents echecs, ces propositions technologiques renaissent dans les politiques de Ronald Reagan ou plus recemment de Bill Clinton?


PPBS+SAGE= Central Control Command

En 1961, John F Kennedy choisit Robert Mc Namara comme Secretaire de la Defense.
Mac Namara avait ete recrute au Bureau de Controle des Statistiques de l'Army Air Corps pendant la deuxieme guerre mondiale Et en 1960 etait nomme president de Ford. Lorsqu'il arriva a la tete du departement de la Defense il y appliqua les memes regles qu'a l'entreprise, il s'appliqua a rationaliser. Il mit en place un plan appele Planning-Programming-Budgeting System
qui ressemble en de nombreux points a ce que nous connaissons dans le monde de l'industrie. Chaque departement de l'armee etait amene a definir pour chaque poste son coût, sa fonction et son efficacite. Chaque poste devait etre justifie de maniere raisonnablement finie
mesurable, ce qui permettait de faire des choix dans les coupes budgetaires et de grouper des
budgets communs entre les departements de l'air force, de la marine, de l armee conventionnelle;.. Indirectement cette demarche permit a Mac Namara de regrouper l'armee en un ensemble fonctionnel, plutot que d'attribuer des budgets a des chefs de guerre legitimes par leur experience du terrain. Le Planning-Programming-Budgeting System ( P.P.B.S.) est un instrument qui a permis de franchir un cap significatif vers une direction centralisee du corps arme. En effet, chaque poste etant investi d'une mission precise et fournissant grace a la technologie des donnees precises sur l'efficacite de son action, il rend compte directement de sa mission
au sommet de la pyramide plutot qu'a son superieur direct.
Once, when informed by a White House aide that the Vietnam War was doomed to failure,
Mac Namara reportedly shot back "Where is your data? Give me something I can put in the computer. Don't give me your poetry."
 Ainsi la croyance legendaire du
Secretaire de la Defense dans l'information statistique avait pour consequences de favoriser
l'usage de technologies de combat mesurables rationnellement( assistee par ordi),
d'attribuer a chaque soldat une mission precise qui en faisait plus un technicien qu' un soldat
et de regrouper l'armee en un corps global et gerable, plutot qu'a des personnalites, des chefs
dont les motifs strategiques restent trop autonomes et sujets a l'intuition.
Un autre facteur qui a transforme le corps militaire traditionnellement lie a un commandement base sur l'experience du champ de bataille, est l'introduction de la technologie digitale dans les systemes de defense. Pourquoi?
A la fin de la guerre 4045 la strategie de defense et l'Air Force avaient subi un choc traumatisant a Pearl Harbour. La necessite d une defense aerienne differente se faisait nettement sentir: si les attaquants ne cherchent plus a sauver leur vie, mais viennent s'ecraser sur les cibles, les temps de reaction et d'interception doivent etre acceleres. Et si l'on considere que les attaques nucleaires ne demandent qu'une reussite pour avoir des consequences absolues, la fiabilite des systemes de defense doit etre absolue elle aussi. C'est pour ces raisons que la technologie  digitale va faire l'objet de tant d'attention: en calculant des donnees disretes plutot que des quantites physiques, elle reduit considerablement la marge d'erreurs.
En permettant avec une tres grande vitesse de recouper et traiter des donnees issues de centres eloignes, elle permet aussi de construire des reseaux de controle moins chers.
C'est ainsi qu'en 1954, SAGE, Semi Automatic Ground Environment vit le jour
Il s'agit d'un plan a grande echelle de defense aerienne controle par des ordinateurs digitaux centraux qui dirigent automatiquement des radars sur differents secteurs. Dans l'hypothese d'une attaque sovietique, ils attribuent un intercepteur a chaque avion ennemi et coordonnent la reponse defensive. Les ordinateurs font tout:  la detection de l'attaque et l'attribution des ordres (sous forme de coordonnees de vol) aux pilotes intercepteurs.
La mentalite de l'Air Force connue pour son esprit chevaleresque, son esprit cow boy de duels
aerien de face-a-face virils resista longtemps a une transformation de ses heros en executants programmes par un  ordinateur.
SAGE fut le modele d'apres lequel furent conçus au moins 25 autres systemes de commande-controle entre la fin des annees cinquante et le debut des annees soixante dont le systeme NORAD ou NADGE pour l'OTAN.
On voit la aussi comment l'introduction de la technologie digitale s'impose en meme temps que l'idee de centralisation de la decision. Autant dans la gestion de la bureaucratie militaire que dans l'organisation de la defense, la technologie se fait l'outil d'une politique decisionnelle qu'elle
façonne en lui fournissant un appareil technique approprie. Mais qui la façonne a son tour car le developpement  initial de la recherche digitale ne se fera que vers des buts militaires et de technique decisionnelles centralises. Le Planning-Programming-Budgeting System ( P.P.B.S.)
et SAGE, Semi Automatic Ground Environment et les systemes de defense automatises qui le suivirent sont des systemes parfaitement compatibles. Depuis la detection d'un signal jusqu'a la
comptabilisation des actions menees en passant par la commande des itineraires de vol, c'est le meme langage qui est parle, la meme chaine d'informations qui reunit dans les mains d'un groupe restreint d'experts et de dirigeants le pouvoir de decision.


Si la reaction intuitive de pilotes autonomes ne pouvait pas presenter une alternative a ce systeme de defense, s'il n'etait pas pensable d'installer en tout point des USA des pistes de decollage des centres de radars, la solution digitale s'imposait comme la plus rationnelle.
Mais a y regarder de plus pres cette image s'effrite. En effet, a peine installe SAGE est deja depasse par l'utilisation des missiles intercontinentaux et le developpement des circuits et des conducteurs. Il sera pourtant maintenu en fonctionnement jusqu'en 1983. Sa grande promesse
d'une defense automatisee ne verra jamais vraiment le jour: des operateurs et programmeurs etaient necessaires sur place pour reparer au jour le jour les bugs qui se produisaient constamment.
Ce systeme clos etait un container perce chaque fois colmate et recolmate et continuellement sujet a de nouvelles fuites.

 Le pietre fonctionnement de SAGE n'est pas une exception isolee dans l'histoire des systemes de controle et de defense. Ses opposants l'avaient rebaptise la deuxieme Ligne Maginot,
signifiant par la que tout  systeme de defense statique pouvait etre controle et que le seul moyen de penser serieusement a la protection d'un pays etait le systeme sovietique:
"organised like a field-army air defense system- no central control; everybody shoots at anything that looks hostile with everything he has... The Soviet system is what you do when you are serious  about continental air defense."(Bruce-Briggs, The Shield Of Faith)
On a vu que dans les circonstances et le contexte de management des forces armees et de
centralisation de la decision une telle strategie n'etait plus envisageable. Le nouvel ordre des forces armees avait etabli son regime et defini les termes dans lesquels comprendre  sa realite .
Et le systeme de controle de ce nouvel ordre se chargea a son tour de lui fournir la fiction qui correspondait a cette realite. En effet, le BMEWS, Ballistic Missile Early Warning System
s'est revele un grand producteur de fictions paranoiaques. Quatre jours apres son activation,
une station BMEWS envoyait deja des signaux d'alerte prevenant une attaque de grande echelle contre les quartiers d'Etat Major de NORAD. Le radar avait subi l'effet d'un mirage provoque par le reflet de la pleine lune. En 1970, quatre minutes avant l'impact suppose de misssiles sovietiques sur les Etats-Unis, on decouvrit  une bande magnetique d'entrainement montee par erreur sur le disque du systeme d'alerte. En 1980, ce sont les ordinateurs de NORAD qui s'alarment , et l'erreur n'est decouverte qu'un peu moins d'un quart d'heure avant
de prendre la decision de riposte immediate.
Le climat politique aux USA evolua durant les annees1980 vers une plus grande mefiancevis-a-vis des techniques de controle technologiques et une plus grande conscience des enjeux du nucleaire avait fait nettement evoluer les mentalites. La technologie est egale a la guerre. Continuer a construire un armement dissuasif ne rassurait plus personne et la persuasion de l'escalade des armements ne fonctionnait plus sur l'electorat republicain. Les mouvements pacifistes, Nucelar Freeze, influençaient nettement l'opinion. Le projet Star Wars Shield brandi triomphalement par le candidat Ronald Reagan possedait le double avantage de conserver l'investissement dans la technologie de controle, dans une course a la suprematie sur l'echiquier geopolitique et de couper l'herbe sous le pied des pacifistes. En effet, le bouclier des Etoiles etait un projet qui permettait de neutraliser des l'envol tout missile destine a atteindre les USA ou toute cible alliee. Ce systeme de controle exerce depuis l'espace etait entierement defensif. Au contraire de l'arme nucleaire consideree comme une dissuasion qui ne pouvait etre utilisee qu'a des fins de destruction totale, le bouclier des Etoiles vehiculait une idee de protection et non de vengeance, une assurance de cloture du systeme plutot qu'une agression mortifaire. Non plus venger les morts, mais sauver les vivants. L'opportunite de l'existence de cette technologie pour un candidat comme Reagan se conçoit aisement.
L'Amerique garde son role de leader dans la course a la technologie et laisse a son ennemi le role d'agresseur. Elle investit dans l'annihilation de l'attaque tandis que les Russes investissent dans l'armement morbide, dans la menace. On comprend des lors que la seule enonciation de cette technologie avait deja une efficacite rhetorique  et que lorsque Ronald Reagan en fit l'annonce il n'avait pas pris la peine de consulter largement le monde scientifique qui aurait deja pu mettre en doute le realisme d'un tel projet.... L'aboutissement technique de ce bouclier n'a, comme on le sait jamais eu lieu.

La guerre du Golfe a ete consideree comme la preuve du fonctionnement de cette technologie defensive par missile. En effet, les USA avaient tellement centralise en leurs mains le bouclier technologique du monde civilise que les pays vises par les Scuds irakiens etaient passifs et assistaient a des pluies de debris de missiles dans leurs villes. Israeliens et Saoudiens etaient
proteges depuis une nation qui regulait le nouvel ordre mondial. Pendant les hostilites, les informations concernant les taux de reussite etaient tres positives quant a l'interception des Scuds par les Patriots. Mais au fur et a mesure des enquetes et des etudes des cassettes, des interviews des militaires Israeliens, le pourcentage de reussite diminue d'annee en annee.
On retrouve une efficacite similaire a celle des precedents systemes de defense centralises:
une efficacite peu claire dans les resultats techniques mais parfaite sur le plan de la rhetorique et du discours ideologique. En effet, le systeme de defense par Patriot est le moyen parfait pour garder le controle non seulement sur la ballistique irakienne mais aussi sur les pays attaques
C'est toute la fiction de la technologie ICBM qui soumet lesIsraeliens a l'attente passive a remettrre leur sort et leur argent entre les mains des USA. C'est aussi une solution qui permet de ne pas entrer en conflit avec les pays avoisinants qui auraient pris faits et cause pour
l'Irak si Israel avait riposte contre un pays musulman. C'est enfin la coincidence ideologique entre un appareillage technologique issu du monde clos de la guerre froide et la situation de cloture diplomatique et strategique d'Israël par rapport au monde musulman.

En guise de conclusion de ce parcours a travers l'histoire recentes des technologies de controle centralisees , il est peut-etre necessaire faire remarquer que si la foi que l'on accorde a ces systemes est basee sur un discours, une ideologie, une persuasive fiction, et que dans la realite de leurs fonctionnements, ces systemes ne garantissent pas la parfaite cloture qu'ils promettent, il serait ridicule de nier que ces technologies acquierent au fur et a mesure un efficace plus grand. Les fictions et les ideologies qui soutiennent ces regimes scopiques se fortifient au fur et a mesure de leur implantation et des approximations successives. Ainsi, le systeme Echelon a demontre qu'il pouvait etre tres performant, tant dans le suivi des mouvements de troupes que de l'ecoute des conversations diplomatiques et des secrets commerciaux... Personne ne peut se permettre de se reposer sur l'idee que des fuites, des bugs aneantiraient naturellement comme un anticorps idealiste ces appareils de surveillance. Et peut-etre dans l'immediat ce ne serait pas souhaitable.
D'abord, parce que leur developpement nait dans un contexte ou de nouvelles menaces geopolitiques apparaissent : des armements nucleaires legers et bon marche sont a disposition, les systemes de tir et de lancements profitant de la technologie GPS peuvent etre installes partout sans necessiter de mouvements de troupes ou une installation d'infrastructure trop remarquee, l'armement bacteriologique se diversifie et ses adeptes s'en servent de mieux en mieux... Dans le contexte de l'eclatement et la fragmentation des territoires qui a suivi la fin de la guerre froide, le reveil des nationalismes, des fondamentalismes religieux, la disponibilite d'un armement leger a grande capacite destructrice donne de bonnes raisons d'existence a un observatoire strategique comme Echelon.
Une autre bonne raison de ne pas attendre passivement leur dysfonctionnement est que ces systemes sont devenus des outils dans la vie civile. Ainsi la technologie de surveillance militaire s'est declinee en systeme de surveillance des taux de reactivite. En Belgique, par exemple le systeme TELERAD a ete installe en vue de se premunir d'une possible catastrophe de type Tchernobyl. Son programme n'a malheureusement pas survecu au passage de l'an 2000 et constitue une exception dans le franchissement de ce cap. Ironie supreme pour un pays dont les colonies ont fourni l'uranium pour la fabrication des premieres bombes atomiques, d'etre le seul pays d'Europe dont le systeme de surveillance nucleaire est active a la main.
C'est probablement en cela que la position que nous pouvons adopter face aux technologies de controle centralisees est si malaisee: elle nous rend solidaire de leur bon fonctionnement que nous le voulions ou non. Nous sommes places devant ce paradoxe qu'il nous faut un observatoire des mouvances geopolitiques inquietantes et agitees, mais que nous sommes conscients de l'intrusion qu'elles operent dans les vies privees comme dans le droit des Etats a disposer d'eux-memes. Nous savons que les systemes centraux de controle sont sujets a la dillution de leur precision, aux bugs, a la panne, mais faute d'alternative nous sommes forces de les maintenir en vie, de rapieçage en rapieçage. Nous sommes maintenant pris en otage par la technologie qui devait nous premunir d'un danger exterieur et finalement comme dans le systeme clos de la guerre froide, la preservation d'une idee de liberte  rend captif d'un regime technologique. Il est donc important de noter que la crainte "paranoiaque" que nous pouvons avoir vis-a-vis des technologies n'est pas imaginaire, elle est seulement incomplete. La technologie n'est pas seulement une menace parce qu'elle fonctionne trop bien,mais aussi parce qu'elle peut fonctionner tres mal  Et c'est cette articulation entre ces deux poles qui nous rend solidaire et prisonnier de ce qui est cense preserver liberte et bien-etre.
Face a ce paradoxe il faudra encore resister a la tentation du fatalisme. L'observatoire et le panoptique ne sont pas les seules solutions par rapport aux conflits mondiaux. La cloture d'un regime n'est pas une solution sans alternative: les offensives sur le terrain de la diplomatie peuvent faire l'objet d'un investissement plus vigoureux, avec un tempo plus avise qu'une negociation de champs de bataille, la politique de refoulement aux frontieres n'est pas obligatoire,etc. En ce qui concerne la surveillance civile elle aussi peut etre autre chose qu'une acceptation passive d'une technologie dangereuse, irreversible dans les dommages qu'elle pourrait occasionner et ingerable a long terme. L'avenir des gestions de l'energie n'est pas dans un meilleur controle des accidents eventuels, mais dans une prospection plus avisee et d'un investissement different dans la recherche. Secteur par secteur, fonction par fonction, ces systemes de controle peuvent etre remplaces. Mais chaque alternative demande une approche differente avec une rentabilite mal definie alors que d'Igloo White a TELERAD, de l'ICBM a Echelon, de la guerre du Golfe au Planning Programming Budgeting System, il y a une logique lineaire et un denominateur commun: la cloture du systeme et la fetichisation des donnees. Et bien sûr, la concentration d'un pouvoir de decision dans les mains d'un groupe tres restreint.
Ce n'est sans doute pas pour rien que Bill Clinton qui a commence sa carriere de president par une tentative de reforme des armees, ressuscite les vieux demons du Star Wars Shield....(to link)


 Paul Edwards, The Closed World, Computers And The Politics of Discourse in Cold War America, 1996

Edwards--The Closed World--Overview ( Edwards website)
http://www.si.umich.edu/~pne/cw.htm

Igloo White(Before Pac Man, Pong, or Space Invaders, there was Igloo White; the original computer video game; where the loser paid in real blood, so that the winner did not have to.)
http://home.att.net/~c.jeppeson/igloo_white.html

SHWV Archive Log #97-129(Soc.History.War.Vietnam Newsgroup
                                                            Archive Log #97-129)
http://www.lbjlib.utexas.edu/shwv/archives/sh97-129.htm

www.nationala...org/baron.htm (pilot interview)
http://www.nationalalliance.org/baron.htm

Spinney:techno war
http://www.infowar.com/iwftp/cspinney/c189.txt

Spinney:ballistic defense
http://www.infowar.com/iwftp/cspinney/c216.txt

Election 96 and Star Wars( Clinton ' s proposal)
http://www.fas.org/spp/starwars/elect96/

Special Weapons Monitor ( anti ballistic defense)
http://www.fas.org/spp/starwars/index.html

patriot.htm ( patriot performance)
http://www.gbhap-us.com/journals/709/patriot/patriot.htm

Foreign Policy In Focus: Star Wars Revisited: Still Dangerous, Costly, and Unworkable
http://www.foreignpolicy-infocus.org/briefs/vol4/v4n24star.html

An Appraisal of Technologies of Political Control Echelon)
http://cryptome.org/stoa-atpc.htm#174

Mario's Cyberspace Station: Political Control (Echelon)
http://jagor.srce.hr/~mprofaca/atpc1.html#top

Petits débats sur Echelon
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/

Operational Art and the Gulf War: Masterpiece or Forgery?
http://www.cfcsc.dnd.ca/irc/amsc/amsc1/009.html

Duncan Campbell( Echelon)
http://www.gn.apc.org/duncan/
Duncan Campbell, Interception Capabilities 2000.
Development of Surveillance Technology and Risk
of abuse of Economic Information, STOA,
Parlement europ?en, PE 168 184, avril 1999.
http://www.iptvreports.mcmail.com/interception_capabilities_2000.htm

National Security Archive ( Freedom of Information Act)
http://www.hfni.gsehd.gwu.edu/~nsarchiv/

Echelon Watch
http://www.aclu.org/echelonwatch/index.html
National Security Agency
http://www.nsa.gov/